Diderot vient de recevoir de Mme Geoffrin une somptueuse robe de chambre carlate: A pr sent, j'ai l'air d'un riche fain ant , crit-il, et ce cadeau est l'occasion d'une m ditation sur le luxe et son bon ou mauvais usage, et sur l'habit, qui fait ou ne fait pas le moine. Tout autant que sa nouvelle robe de chambre, un autre cadeau, un tableau de Joseph Vernet accroch son mur, avait frapp ses visiteurs. Or c'est pr cis ment l'oeuvre du peintre qu'au mois d'ao t 1767 Diderot admire au Salon qui se tient au Louvre. Et tout coup, sans pr avis, il suppose qu'il a quitt Paris pour des montagnes proches de la mer: le souffle coup , il s'enthousiasme pour ce spectacle de la nature et le commente devant l'abb pr cepteur qui l'accompagne dans sa promenade.Ecrits peu apr s le Salon de 1767 qui accueille la Promenade Vernet, les Regrets seront int gr s au Salon de 1769 - mais, en d pit de la chronologie, ils constituent bien pour nous une introduction la pens e plus ample que l' vocation de Vernet fait na tre sous la plume de Diderot. Au-del de la question du beau, c'est de l'art et de la vie sociale qu'il traite ici en philosophe - et ce que les Regrets sur ma vieille robe de chambreaffirment en un bref et brillant fragment de tonalit famili re, la Promenade nous le fait retrouver dans une m ditation admirablement r gl e et souveraine.