Jean-François Vilar

Jean-François Vilar est un auteur célèbre dans le domaine des romans noirs, il était inconnu de moi, qui lit peu de romans de ce genre. Le titre m’a intriguée, alors je me suis laissée tenter par une petite lecture audio. Avec une telle image, je m’attendais à du sanglant, du vrai, du pur, du dur, du trash. Et bien non, je me trompais lourdement. C’est plus une sorte de déambulation surréaliste, dans le temps et dans l’espace.
Surréaliste car il est question de ce mouvement, que Jean-François Vilar semble avoir beaucoup apprécié. Dans le temps parce que se télescopent les montées des fascismes dans les années 30 et la chute du mur de Berlin en 1989, dans l’espace parce que si l’on reste beaucoup à Paris, on y déambule, et puis des petites escapades à Prague ou ailleurs ne sont pas impossibles.
Je me suis donc retrouvée embarquée dans une histoire que je n’avais pas prévue, un peu comme Victor Blainville, personnage central de ce livre car c’est de lui que parle tous les fils qui tissent cette histoire, toutes les pistes, toutes les intrigues secondaires et tertiaires, qui, un peu comme dans la vraie vie, jamais ne se rejoignent. Beaucoup de non-dits, beaucoup de pistes abandonnées ou qui n’aboutissent pas. C’est déroutant, au sens premier du terme, on sort de sa route, on erre et on ne sait où l’on va.
Un roman étrange, dont je suis sortie en me demandant où j’étais. Une drôle d’expérience littéraire, et qui en plus m’a prise par surprise. Je ne saurais dire si j’ai aimé ou pas, je ne saurais conseiller ou déconseiller cette œuvre. C’est un peu comme une parenthèse dans mon parcours de lectrice, et cela le restera. Je ne pense pas retenter l’expérience Jean-François Vilar, d’autant que ce livre est souvent considéré comme un de ses meilleurs, mais cette expérience qui restera donc unique me laisse un bien étrange goût dans la bouche.… (meer)