C'est avec beaucoup de finesse que Teir nous raconte les petites vachetés et les malentendus qui ponctuent le quotidien d'un couple et l'empoisonnent lentement, soit absorbés soit ignorés jusqu'à ce qu'ils explosent dans une situation venimeuse et inextricable. Tel est le sort de Katriina qui utilise le prétexte de la liaison de Max: elle n'en a que faire mais doit se rallier à un élément cassant alors même que pour Max cette liaison ne signifie rien, qu'une incursion dans une jeunesse qu'il a perdue.
Le destin de leurs filles est également intéressant : Helen qui se perd médiocrement dans son mariage comme son père et Eva qui atterrit dans le sien comme sa mère, une bouée de sauvetage après avoir un peu trop vécu. C'est au lecteur de deviner comme chacun reconstruira sa vie, mais on sent que chacun est campé dans sa trajectoire, bouleversé par les aléas de la vie.
Ce roman est écrit avec minutie: on peut ne pas aimer les personnages, mais ils ne nous laissent pas indifférents. Teir nous livre les petits détails de leur psychologie qui font que l'on se sent proche d'eux, qu'ils sont le miroir de nos propres vies: il nous les livre pour que nous nous en approprions.
Les amateurs de finesse dévoreront ce roman. ( )