Hugo est l'homme des contrastes et Ruy Blas le représente bien. Ce moucheron devenu grand d'Espagne et qui, sans souci du rang, cherche la grandeur de son pays par amour pour sa reine, force le respect. On se laisse emporter par la langue de Hugo, avec ses traits de génie et ses scories. Du haut de notre XXIème siècle, on peut juger parfois avec dédain et morgue ce style qui flirte avec l'ampoulé, parfois, mais n'empêche, le vent de la tempête nettoie tout ! Il faut avoir lu et vécu un peu pour apprécier un texte, au demeurant très facile à lire. Pas étonnant que les lycéens soient parfois rétifs à lire les classiques mais classique veut dire universel, pour toutes les époques, car ces oeuvres parlent de notre pauvre comédie humaine. Ruy Blas est bien de cette comédie humaine qui parle de l'amour d'un moucheron pour une flamme.
Et puis Hugo, c'est le roman national et le souci de la grandeur du pays et des hommes. Comment ne pas relire la grande tirade de Ruy Blas "Bon appétit ! Messieurs" en ne pensant pas aux petitesses politiques qui émaillent notre quotidien désabusé. Hugo a pour génie de savoir souffler sur les braises et faire renaître la grandeur. Ruy Blas, bien qu'Espagnol, a ce caractère bien français que l'on trouvera également avec Cyrano de Bergerac.
Une pièce vraiment à lire. ( )

A masterpiece of romantic theater by Victor Hugo with cloak & dagger elements. The Act III in which Ruy Blas has a monologue in which he dryly admonishes the corrupt ministers of Philippe IV of Spain has no, to my knowledge, equivalent. Perhaps in Audiard's film "Le President"'s speech at the National Assembly. The overall atmosphere of creaky sumptuousness is simply delicious. ( )

J'ai beaucoup aimé ce petit chef-d'oeuvre drôle, dramatique, dynamique et superbement écrit. ( )

Librería 7. Estante 3.

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