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Bezig met laden... A Lapse of Memorydoor Victor Segalen
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Google Books — Bezig met laden... GenresGeen genres Dewey Decimale Classificatie (DDC)996.2History and Geography Oceania and elsewhere Polynesia South central Pacific islandsLC-classificatieWaarderingGemiddelde:
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(p. 106, Chapitre 5, “Les Maîtres-du-Jouir”, Partie 1).
Un grondement de la foule étrangla sa parole, mais il reprit plus fortement:
- "Quand les hommes changent leurs dieux, c'est qu'ils sont plus bêtes que les boucs, plus stupides que les thons sans odorat! J'ai vu des oiseaux habillés d'écailles! J'ai vu des poissons vêtus de plumes: je les vois: les voici: les voilà qui s'agitent ceux que vous appelez "disciples de Iésu". Ha! ni poules! ni thons! ni bêtes d'aucune sorte! J'ai dit : Ahora-nui pour la terre Tahiti, à ma revenue sur elle. Mais où sont les hommes qui la peuplent? Ceux-ci... Ceux-là... Des hommes Maori ? Je ne les connais plus: ils ont changé de peau."
(p. 230, Chapitre 4, “La loi nouvelle”, Partie 3).
Je ne savais pas que les éditions Terres Humaines pouvaient publier des « romans ethnologiques », c’est pourtant ainsi qu’est défini le livre de Victor Segalen sur la quatrième de couverture. Ne sachant pas trop à quoi m’attendre, un peu décontenancée, j’ai commencé ma lecture avec un sentiment d’instabilité. Et ce sentiment ne s’est pas estompé au fil des pages, au contraire dirais-je.
Victor Segalen, médecin dans la Navale, est connu pour son goût de l’exotisme et son attrait pour les cultures qu’il a côtoyées au cours de ses longues escales. Ce livre, son premier roman est pourtant déroutant. Il innove, en contant les bouleversements de l’arrivée de l’homme blanc à Tahiti du point de vue des autochtones, ce qui, me semble-t-il, n’avait jamais été fait avant, au moins dans la littérature française. Mais le personnage qu’il met au centre de son récit, Terii, homme pleutre et opportuniste, a tout de l’anti-héros, ce qui me semble une bien étrange façon de célébrer la culture qui a tant ébloui Segalen.
La construction du roman, aussi, me paraît déroutante. Fidèle à l’époque à laquelle Segalen découvre Tahiti, c’est-à-dire en 1903-1904, il ne veut pas célébrer une culture disparue, mais plutôt décrire les changements subis par cette culture, dont il ne peut voir que les derniers vestiges. Pourtant, il use pour ce faire d’une pirouette qui m’a laissée sur ma faim. En effet, le livre est séparé en trois parties : d’abord la reconstitution des premiers contacts entre Polynésiens et Européens, alors que les Tahitiens se moquent bien de toutes les coutumes de ces étranges voyageurs, de leur dieu à leurs vêtements, puis un voyage de Terii et de son maître vers les îles qu’ils considèrent comme la source de la culture maori et enfin le retour de Terii, vingt ans plus tard, dans une société qu’il ne reconnaît plus et qui a adopté la religion du colonisateur et, à sa suite, bon nombre des usages européens. Avec la relation du voyage (une partie plus onirique que descriptive qui ne m’a pas convaincue, mais cela était prévisible du fait de mon côté terre-à-terre) qui sépare deux tableaux de la vie à Tahiti, Segalen montre dans une sorte de miroir inversé les changements subis par la société tahitienne en l’espace d’une génération. Mais, si le changement est frappant, le procédé littéraire m’a paru une solution de facilité pour éviter la question difficile de devoir montrer comment ce changement se fait, les ressorts de cette acculturation consentie.
Livre difficile à lire du fait des nombreuses références à la culture maori, que je connais peu, et que le contexte ne permet pas toujours de vraiment comprendre, ce texte marque cependant par sa poésie et par son respect pour une culture qui a ébloui le Brestois qu’était Segalen. Mais c’est avant tout une constatation de la mort d’une société qui avait été belle et libre, un requiem lucide et sans appel.
Un roman qui me semble peu accessible et difficile à décrypter, mais un témoignage intéressant, tant sur la société tahitienne que comme l’amorce d’un changement de point de vue de la part de certains colonisateurs.