Manu Larcenet est en manque d'inspiration. Il cherche la bonne idée, l'éclair de génie, qui lui remettra sur la route du succès et de la reconnaissance. Dans une société obnubilé par le bonheur superficiel, l'étourdissement dans l'amusement, l'humour, l'auteur cherche sans succès des idées en se référant sur les succès passés, les grottes peintes de la préhistoire, Leonard de Vinci, et actuels, les mangas et attend l'avis et le soutien de ses enfants et son épouse. C'est drôle, absurde parfois, il y beaucoup d'auto-dérision, et la force de cet album c'est de traiter de thèmes profonds, comme la création, l'inspiration, passer en revue l'air de rien ou sous forme humoristique les grands principes de l'art. Un dessin et une mise en image, qui jongle brillament avec les styles. J'ai beaucoup ri et en terminant l'album on réalise qu'en filigrane il y a la grande humanité de Manu Larcenet pour ces personnages, et même lorsque Paul Cezanne engueule littéralement l'auteur cela reste en fait très attention et empathique. Bref un album intelligent et drôle.

Genre d'humour que j'adore : son fils se nomme Pepito-Wolgang (*) de Cageot-Goujon... (*) parce que moi j'adore les biscuits et ma femme Beethoven (p30) ( )

Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse a dit Friedrich Wilhelm Nietzsche. Et depuis, cette citation est reprise à l’envi par tous les psy du monde afin de rassurer les patients en pleines crises d’angoisse. On dirait que pour Manu Larcenet, cette technique ne fonctionne guère.

Une BD qui semble fortement autofictionelle dans laquelle Jean-Eudes de Gageot-Goujon, dessinateur super star au firmament de la création se retrouve en panne devant des cases blanches.

Mais alors que le combat ordinaire se maintenait dans une réalité plausible, l’étoile qui danse nous emporte dans une tourmente délirante.

Une bande-dessinée à l’humour dépressif absolument jouissif, un chef d’œuvre au dessin et aux couleurs splendides, aux audaces de toutes pages, à lire et à relire en attendant impatiemment le retour de Jean-Eudes ( )