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> L’UNIVERS AUX FRONTIÈRES DE LA SCIENCE ET DE LA SPIRITUALITÉ, de Fritjof CAPRA, David Steindl-Rast, Thomas Matus. — Chaque année nous vaut un ouvrage qui tend à exploiter l’idée nouvelle que des passerelles, des ponts s’érigent, favorisant un rapprochement entre la science et la religion. Tout se passe comme si deux lectures de l’univers qui, il n’y a pas longtemps, s’opposaient, s’amusent dans ce livre à se décrypter, à se décoder pour notre plus grand plaisir afin de cerner la véritable structure de la matière - « Le réel est-il voilé ? », pose B. d’Espagnat ; « Les structures sont-elles dissipatives ? », demande Lupasco. Un mystérieux et indicible cordon ombilical relie-t-il la conscience, l’énergie, la matière ? Il fallait deux hommes engagés totalement dans leur démarche depuis des dizaines d’années, pour appréhender avec une intelligence brillante ce qui peut associer un physicien et un moine bénédictin. Dialogue de haut niveau entre l’homme de science mondialement connu Fritjof Capra (auteur de Le tao de la physique) et David Steindl-Rast, homme de Dieu, à la grande érudition épistémologique. Tous les deux nous disent qu’aujourd’hui « ces chemins de connaissance » (science et théologie) proposent des modèles de pensée de l’univers complémentaires. Au fil des dialogues passionnants et passionnés, apparaissent bien des similitudes : la science dans son envol effréné ne connaît plus de certitude et délaisse le vrai pour le relatif, de même qu’en théologie, les dogmes qui furent longtemps d’intouchables meneurs d’âmes, se fissurent et s’ouvrent aujourd’hui sur des éclairages inimaginables il y a quelques décennies. « La science ne peut prétendre à une compréhension complète et définitive de la réalité », dit Fritjof. David lui répond : « La théologie ne peut prétendre à une compréhension complète et définitive du mystère divin ». Ed. Sand. (Albert SARALLIER)
—Nouvelles Clés, (8), Hiver 1995, (p. 67)