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Bezig met laden... Des Jours et des nuits à Chartresdoor Henning Mankell
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C’est la deuxième fois que je rencontre Henning Mankell au gré de mes lectures. Ce grand nom de la littérature noire me donne envie de le découvrir, bien que je ne sois pas adepte de ce genre, et à chaque fois, je me retrouve avec un livre qui n’a pas grand-chose d’un polar. On sait moins en effet qu’Henning Mankell est aussi un auteur de théâtre, et pas seulement un auteur si j’en crois sa notice biographique sur Wikipédia. Et c’est en effet avec une pièce de théâtre que je le retrouve aujourd’hui. Mais elle est noire cette pièce de théâtre. Pas de meurtre, pas d’enquête, mais beaucoup de sombre, de pas beau à voir.
C’est une photographie qui est ici le point de départ de l’écriture de Mankell, une photographie prise à Chartres le 16 août 1944 par le célèbre Robert Capa, et publiée en une du Life Magazine un mois plus tard. On y voit une femme, tondue, un enfant dans les bras, remonter une rue entourée de policiers, alors que sur les trottoirs, une foule narquoise et ouvertement moqueuse la regarde passer. C’est une célèbre photo célèbre, bien que pas particulièrement bonne ni particulièrement explicite, mais c’est une photo qui a le mérite d’exister, témoignage d’une période difficile de l’histoire française, de l’histoire de toutes les guerres probablement, celle où, comme le dit un des personnages, on règle ses comptes et on ne sait pas quelle est la part de la vengeance, de la méchanceté et du deuil.
De cet épisode, Mankell a conservé le nom de la femme, Simone, le lieu, petite ville de province, l’histoire d’amour et l’enfant qui en nait. Il a inventé tout le reste et, d’après ce que j’ai pu lire, à rendu son personnage beaucoup plus humain et innocent qu’il ne l’était peut-être dans la réalité. Mais les libertés qu’il a prises avec la réalité rendent sa pièce de théâtre encore plus forte, pleine de questions auxquelles il est difficile de répondre.
Qu’est-ce qui fait la trahison, qu’est-ce qui fait la collaboration ? Peut-on mélanger sentiments et politique, sentiments et guerre ? Simone est-elle innocente, coupable, mais coupable de quoi alors, innocente jusqu’à quel point ? Peut-on être aveugle à la situation qui nous entoure, dire que ça ne nous concerne pas, qu’on n’y peut rien ? Et peut-on se venger de ses souffrances sur quelqu’un d’autre ? Ou pire, se venge-t-on parfois de ses propres lâchetés sur un bouc émissaire facile à trouver et à immoler ?
Mêlant à toutes ces considérations une réflexion sur la photographie et ce qu’elle véhicule, Mankell écrit une pièce de théâtre très riche, qui se déploie selon de multiples axes sans jamais être brouillon. On sent là la maitrise d’un homme de théâtre confirmé, et cela me donne envie de voir du Mankell sur scène, pour de vrai. Cela doit prendre à la gorge et laisser un peu groggy, mais parfois c’est nécessaire pour se sentir vivant et un peu plus humain.