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Bezig met laden... Dierbare herinneringen (1984)door Françoise Sagan
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Meld je aan bij LibraryThing om erachter te komen of je dit boek goed zult vinden. Op dit moment geen Discussie gesprekken over dit boek. Un court texte dans lequel Françoise Sagan revient sur les lectures qui ont marqué ses jeunes années et sur ses premiers émois de lectrice. On croise Gide, Camus, Proust et Rimbaud, que de la belle compagnie. Ce que dit Sagan de ses lectures ne m’a pas paru d’une grande nouveauté, ni spécialement bien dit. Beaucoup de lecteurs pourraient me semble-t-il en dire autant. Juste amusant de noter pour cette grande amoureuse qu’elle considère que ses amours livresques l’ont plus marquées que ses amours humaines, elle ouvre son texte sur ce constat et y revient à la fin. A réserver aux seuls inconditionnels de Françoise Sagan, je crois. Dans ce livre, Françoise Sagan nous fait partager ses souvenirs de rencontres avec de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Billie Holliday, Tennessee Williams, Sartre, Noureev, Carson McCullers mais aussi... le jeux, la vitesse, le théâtre. On retrouve ici le style, l'écriture de Sagan, une sublime galerie de personnages, de magnifiques portraits et le regard, à la fois léger et lucide, de l'auteur sur ses passions. geen besprekingen | voeg een bespreking toe
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Google Books — Bezig met laden... GenresDewey Decimale Classificatie (DDC)843.914Literature French French fiction Modern Period 20th Century 1945-1999LC-classificatieWaarderingGemiddelde:
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Elle évoque également sa passion du jeu, son goût de la vitesse, la nostalgie d'un Saint-Tropez qui lui appartenait au début des années 50 et qu'elle ne reconnaît plus.
Quelques extraits :
Sur le jeu : "Il est vrai que le jeu est une habitude profondément absorbante ; il est vrai qu'on peut laisser attendre deux heures l'être humain qu'on aime le plus si on est dans un jeu un peu savoureux. Il est vrai qu'on peut profondément oublier ses dettes, ses contraintes et ses restrictions en suivant un sabot, quitte à se retrouver une heure plus tard avec des problèmes décuplés. Mais cela après une heure qui vous a fait battre le coeur, oublier le sablier du temps, oublier le poids de l'argent, oublier les entraves "tentaculaires" de la société. Il est vrai que, pendant qu'on joue, l'argent redevient ce qu'il ne devrait jamais cesser d'être : un jouet, des jetons, quelque chose d'interchangeable et d'inexistant dans sa nature même. Il est vrai aussi que les vrais joueurs sont rarement méchants, rarement avares, rarement agressifs ; la tolérance en général les habite comme elle habite tous ceux qui ne craignent pas de perdre ce qu'ils ont ; ceux qui considèrent toute possession matérielle ou morale comme provisoire, qui considèrent toute défaite comme un aléa et toute victoire comme un cadeau du ciel".
Sur la vitesse : "Elle aplatit les platanes au long des routes, elle allonge et distord les lettres lumineuses des postes à essence, la nuit, elle bâillonne les cris des pneus devenus muets d'attention tout à coup, elle décoiffe aussi les chagrins : on a beau être fou d'amour, en vain, on l'est moins à deux cents à l'heure. Le sang ne se coagule plus au niveau du coeur, le sang gicle jusqu'à l'extrémité de vos mains, de vos pieds, de vos paupières alors devenues les sentinelles fatales et inexorables de votre propre vie".
Et sur les restrictions de la vitesse : "Odieuse époque que la nôtre, celle où le risque, l'imprévu, l'irraisonnable sont perpétuellement rejetés, confrontés à des chiffres, des déficits ou des calculs ; époque misérable où l'on interdit aux gens de se tuer non pour la valeur incalculable de leur âme mais pour le prix d'ores et déjà calculé de leur carcasse".
Bien sûr, elle omet de dire que les restrictions sur la vitesse permettent aussi d'épargner des vies... mais comment résister à sa fougue et à sa liberté qu'elle restitue avec son écriture si nette et élégante.
Sur St-Tropez qui a perdu son âme : "Les choses se sont vite dégradées pendant l'hiver... un hiver ou deux, allez savoir... Certains Tropéziens bon teint, devenus notables, puisque présentant des notes, et certains étrangers devenus honorables, puisque honorant ces notes, ont détruit le peu de gratuité nonchalante qui traînait encore dans la ville".
Suite à la publication de sa Lettre d'amour à Jean-Paul Sartre, elle déjeunera régulièrement avec lui, vers la fin de sa vie, alors qu'il est devenu aveugle. Il lui confiera : "Vous savez, quand il m'est arrivé cette cécité et que j'ai compris que je ne pourrais plus écrire (j'écrivais alors dix heures par jour depuis cinquante ans, et c'étaient les meilleurs moments de ma vie), quand j'ai compris que c'était fini pour moi, j'ai été très frappé et j'ai même pensé à me tuer". [...] Et puis je n'ai pas essayé. Voyez-vous, j'ai toute ma vie été si heureux, j'ai été, j'étais jusque-là un homme, un personnage tellement fait pour le bonheur ; je n'allais pas changer de rôle tout à coup. J'ai continué à être heureux, par habitude".
Le dernier chapitre du livre est consacré à ses lectures de jeunesse. Trois livres, lus entre 13 et 16 ans lui ont constitué un socle : Les Nourritures terrestres, L'Homme révolté et Les Illuminations. Elle écrit par ailleurs qu'elle est venue à lire Marcel Proust par Albertine disparue et qu'elle a toujours conseillé par la suite à ceux dont La Recherche tombait des mains de commencer par l'avant-dernier volume de cette cathédrale littéraire.
Sur ces lectures qui l'ont profondément marquée, elle écrit à la toute fin de son livre : "il me reste toujours comme des tremplins ou des boussoles, ces quatre titres de livres [...] "c'est à eux que s'accrochent les plus vivaces et les plus complets de mes souvenirs. L'odorat, l'ouïe, la vue et même le toucher furent dans ces moments-là aussi marqués que mon intelligence ; alors que les souvenirs du coeur ne m'ont jamais laissé qu'un flou complet ou, au contraire, ne comblèrent qu'un seul sens. L'éclat de l'oeil ouvert contre le sien, de son premier amour, l'odeur de pluie et de café de la première rupture se sont développés à l'extrême mais au détriment du reste. Pleuvait-il pendant ce premier baiser, ou me disait-elle adieu les yeux baissés ? Je n'en sais rien, je vivais trop moi-même. Et il fallut que je laisse vivre quelqu'un à ma place, que je le lise, bref, pour que mon existence propre me fût, enfin, parfaitement sensible".
Ainsi se clôt ce beau livre de souvenirs et d'évocations de Françoise Sagan que l'on imagine adressés uniquement à soi. ( )