Patrick Besson

Désireuse de découvrir un auteur ayant déjà publié une bonne trentaine de romans et par ailleurs couronné par deux prix littéraires (Grand Prix de l’Académie française et Renaudot), c’est sans grande méfiance que j’entamais la lecture du dernier roman de Patrick Besson. Une phrase de Peter Handke en ouverture m’a également semblé de bonne augure. Patatras! je n’ai malheureusement pas été payée de ma curiosité. Fort heureusement, le livre est très court (125 pages en gros caractères)... et faisait l’objet d’un emprunt en bibliothèque.
L’histoire? Il n’y en a pas vraiment dans ce livre qui manque de tout. En gros, il s’agit d’un étudiant faisant la connaissance, sur une île grecque, d’un couple improbable (une jeune femme désirable flanquée d’un quinquagénère véliplanchiste). Le texte est la somme des dialogues -en duo ou en trio- de ces personnages censés, je suppose, être singuliers et énigmatiques. Car les échanges verbaux se veulent ludiques, mensongers et pervers. Tentative franchement avortée par la vacuité du fond et de la forme, la prétention insupportable de l’écriture, de toute évidence proportionnelle à l’indigence des intentions de son auteur. Autant de blabla sans objet lâché dans « un climat mi-pinterien, mi-hitchcockien », comme l’écrit l’éditeur au dos du livre (on pouffe de rire!) laisse songeur, sinon pantois. C’est assez ridicule et pathétique, en vérité. N’est pas Duras qui veut. En refermant le livre, on a hâte de courir à la rencontre d’un véritable écrivain.… (meer)

Super roman ! En suivant différents personnages dont les destinées se croisent autour de Brazzaville, Patrick Besson nous livre tour à tour un roman politique, un roman historique, un roman de l'Afrique, un roman d'espionnage, un thriller, ... comme un kaléidoscope et ce n'est qu'à la toute fin du livre que tout se raccorde.
Roman très dense. Au détour d'un paragraphe, en quelques mots chocs, Patrick Besson nous donne sa vision, son analyse de la politique africaine française, le génocide rwandais et il nous amène à travers ses personnages à s'interroger et revoir notre propre vision de ces évènements.
Un style très particulier qui comme l'histoire oscille entre différents genre, phrases très écrites, puis un style parlé, puis des phrases hachées et déstructurées comme la pensée. Un style plein d'humour et bourré de jeux de mots. A la toute fin du roman, l'un des personnages s'adresse à ses tueurs comme étant le lecteur... ce qui nous plonge dans un véritable inconfort car tout d'un coup nous sommes pris à parti... On se demande mais pourquoi il m'interpelle, je ne suis que le lecteur, je n'ai rien à voir là-dedans... et en fait si, quelque part la situation de l'Afrique noire, toutes ces guerres civiles, ces tragédies, ces massacres nous en sommes en partie responsables.
LIvre super, à lire absolument !… (meer)