Claire Ubac

Un très beau roman qui m'a permis de plonger avec plaisir dans la vie quotidienne de l'Inde et de son système de castes qui pèse très lourdement sur les plus démunis d'entre ses habitants.
Isaï, jeune fille de 10 ans au début du roman, se retrouve seule au sein de la famille de son père, chez une tante odieuse qui la maltraite comme elle avait maltraité la mère d'Isaï, sa belle-soeur, qu'elle rabaissait et humiliait en permanence. La mère d'Isaï meurt très tôt et son père, Meyyan, est parti chercher du travail en ville et ne revient pas. Isaï ne supporte cet environnement opprimant que grâce à la présence de son grand-père, lui aussi maltraité par sa belle fille, et qui adore sa petite fille. Mais Isaï sent qu'elle doit fuir si elle veut vivre une autre vie que celle-là. C'est en apprenant ce qui arrivé de terrible à son père que, encouragée par les paroles de son grand-père, elle décide de partir le retrouver à Mumbai (Bombay), très loin de là. Elle qui ne connaît rien d'autre que son petit village, elle passe par des tas d'épreuves, rencontre très vite le jeune Murugan avec qui elle va créer une vraie et profonde amitié. Ils sont séparés à plusieurs reprises mais chaque fois se retrouvent. Murugan, un hors-caste à la volonté de fer, est un véritable guide et un secours et la mène sur le chemin de la libération en l'encourageant toujours à faire ses propres choix, à s'affirmer et à faire fi des interdictions et barrières de toutes sortes qui se dressent sur le chemin de tous ceux qui, comme eux en Inde, sont pauvres et déconsidérés. On les suit sur le difficile parcours qui les mènera à accomplir leur rêve. Isaï retrouve son père, se lance dans la musique grâce au soutien de personnes généreuses et humaines qu'elle rencontre au hasard de ses pérégrinations. Murugan fait de même et tout deux voient leurs talents musicaux qu'ils accordent si bien entre eux, reconnus à leur juste valeur.
On découvre cette réalité de l'Inde d'aujourd'hui à travers cette jeune narratrice indienne. La religion hindoue, les coutumes, les mets, les odeurs, les castes, tout y est brillamment décrit pour le plus grand plaisir du lecteur.… (meer)

Une fin meilleure que la première grosse partie. J'ai trouvé pénible le style gnangnan de la narratrice, qui m'a gâché le plaisir de la lecture pendant un bon moment. Eu marre de cette ado enfermée dans son air de supériorité, même si elle a en effet de bonnes raisons d'être agacée par sa famille d'accueil avec laquelle elle voyage en Asie. Mais la situation est nettement plus agréable à partir du moment où les protagonistes discutent entre eux et du coup allègent l'atmosphère. Le style change et l'intérêt de l'histoire n'y fait que gagner.
Une approche du voyage et de l'enrichissement qu'il apporte.… (meer)