Matthias Urban

Les nouvelles de Matthias Urban mettent en scène des personnages atypiques dans des situations improbables, du macabre au rocambolesque, en passant par le surréaliste. En arrière-plan, une Suisse Romande plus fantasmée que réelle. L'auteur est comédien, et sa familiarité avec le théâtre se ressent dans ses nouvelles, qui sont autant de saynètes dont le décor est joliment construit.

Le style s'inspire des grandes voix de la littérature romande et les élans ramusiens font souvent surface. Malheureusement, là où un Ramuz ou un Chessex font preuve d'une connaissance approfondie de leur région, les approximations géographiques de Matthias Urban font peine à lire. Pourtant chef-lieux du canton du Jura, Delémont se retrouve ainsi au rang de "gros bourg vaudois", le patois des prétendus Nicod de Bottens semble avoir plus longtemps macéré dans le Bourgogne que le Dézaley et tout les curés qui peuplent ces récits auraient bien du mal à trouver le chemin de leur cure dans le Pays de Vaud ancestral (et traditionnellement protestant) que les récits tentent d'invoquer.

Enfin le crime le plus noir de tout l'ouvrage sera celui commis par l'auteur lui-même à la page 12, négligeant d'une faute de débutant LA règle grammaticale à ne pas transgresser en pays lémanique, distinguant immédiatement le vrai poète vaudois du vulgaire imposteur. Je laisse au lecteur le soin de trouver l'erreur infâme, n'osant pas ici la répéter de peur d'en alimenter la réputation Googelienne.

La couleur locale, c'est bien, mais avec l'accent parisien, ça passe moins bien.… (meer)