Comme elle le préfaçait dans "Burqa de chair" de Nelly Arcan, Nancy Huston a été fortement marquée par ses écrits.

Dans cet essai féministe sur l’image, le corps et le regard des hommes (et toutes les conséquences qui en découlent), elle convoque Anaïs Nin, Virginia Woolf, Jean Seberg ou Marilyn Monroe… Elle s’interroge sur cette société qui sacrifie ses filles et ce qu’elle voit comme des grandes hypocrisies.

A rebours du courant actuel ou seul le genre (et ses multitudes) et donc l’éducation serait responsable, elle met en avant notre animalité de mammifères – sans pour autant nier l’importance de l’apprentissage, de l’éducation, du rôle des pères…

Un essai parfois caricatural dans lequel elle laisse malheureusement de côté toutes les personnes qui ne se retrouveraient pas dans une vision aussi binaire du sexe – et avec possiblement une vision un peu datée des chasseurs-cueilleuses. Pour autant, pourquoi, comment et par quel miracle l’humanité ne serait-elle pas animale et soumise aux lois de l’évolution ? ( )

Essentiel ! ( )

> REFLETS DANS UN ŒIL D’HOMME, de NANCY HUSTON (L'Hexagone, coll. L'appel des mots, 76 p.)
Se reporter au compte rendu de Anne PEYROUSE
In: (2012). Compte rendu de [Nouveautés — La rentrée littéraire]. Entre les lignes, vol. 9 n° 1 (automne 2012), p. 43.… ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/67463ac

> Nancy Huston : Reflets dans un œil d’homme (Arles. Actes Sud. 2012. 305 p.. bibl. (« Domaine français »).)
Se reporter au compte rendu de Évelyne LARGUÈCHE
In: L'Homme, No. 209 (janvier/mars 2014), pp. 203-206 … ; (en ligne),
URL : https://journals.openedition.org/lhomme/23528#tocto2n9

Je suis habituellement une grande fan de Huston, mais là, j'ai été un peu déçue. Je suis tout à fait d'accord avec son argument de base : les hommes et les femmes ont des besoins différents ancrés dans la biologie qu'il est vain de nier. Par contre, j'ai trouvé son argumentation désuète et limitée : c'est un regard de babyboomer (son regard personnel qu'elle impose d'ailleurs au lecteur) qui fait abstraction de l'expérience des générations plus jeunes. J'ai été un peu surprise de la mise sous silence notamment de Pagilia, de Madonna et nombreux autres artistes et intellectuelles qui disent ces mêmes mots depuis 20 ans - et continuent sous d'autres formes. C'est un hommage à Arcan, mais elles ne sont pas seules. Enfin, la conclusion est bonne, mais de mon point de vue, la vague a déjà commencé : les hommes sont désormais déjà beaucoup plus impliqués et le "fardeau biologique" davantage partagé : la donne change et ne cessera de faire couler l'encre - car il ne faut pas réduire non plus les relations humaines à la biologie. ( )

Excellent mais l essai se termine sans vraiment de conclusion... Peut-être le chapitre XIII aurait dû être mis à la fin. ( )