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Bezig met laden... La solitude Caravagedoor Yannick Haenel
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Onderdeel van de uitgeversreeks(en)Gallimard, Folio (6835)
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Google Books — Bezig met laden... GenresDewey Decimale Classificatie (DDC)759.509032The arts Painting History, geographic treatment, biography Italy and regionLC-classificatieWaarderingGemiddelde:
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A l'âge de 15 ans, l'auteur s'éveille à la sensualité en tombant sur la page d'un livre de peinture. L'objet de son désir est une femme vêtue d'un corsage blanc sur fond noir, dont les beaux seins sont moulés dans la transparence de l'étoffe. Il ne le sait pas encore mais il vient de faire la rencontre du Caravage. Il découvrira bien des années plus tard, en visitant la galerie nationale d'art ancien de Rome, que l'objet de son désir représente Judith décapitant Holopherne. Choc vertigineux du point de rencontre entre Eros et Thanatos.
L'écriture de Yannick Haenel, somptueuse, chatoyante, passionnée et un peu folle nous invite à aiguiser notre regard sur de nombreuses oeuvres du peintre hors normes, bagarreur et exigeant, ombrageux et génial que fut Le Caravage.
Ce sont des mots incandescents, des illuminations de détails infinis, des impressions sensuelles et intellectuelles, des élucubrations, des excès, des fulgurances... c'est une déclaration d'amour fou (presque rageuse) au peintre, en même temps qu'un festin de l'intelligence, de la création et de la beauté tant dans le geste pictural que littéraire.
La passion de l'auteur est véritablement contagieuse au point de nous insuffler un désir frénétique d'observer chaque oeuvre au plus près.
Une grande réussite. Yannick Haenel fait décidément partie des écrivains les plus intéressants de l'hexagone.
Extrait concernant Le Crucifiement de saint Pierre : "Comme dans certaines nouvelles de Kafka, l'horreur que nous inspire le crime vient de la méticulosité technique avec laquelle la mise à mort est décrite : en attirant l'attention sur le fonctionnement de la mort plutôt que sur la victime elle-même, on ne se protège derrière aucune identification sentimentale, mais on transmet, d'une manière peut-être plus efficace" quelque chose de la cruauté qui rend possible une telle scène."
"Je me figure parfois le Caravage comme le frère impulsif de ce personnage de Shakespeare – le jeune Henri V –, futur roi d’Angleterre, qui, avant de prendre la couronne, vit aux côtés du peuple dont il a adopté le mode de vie festif et braillard, et semble très à son aise dans l’univers de débauche des tavernes. Le Caravage, lui aussi, est un roi ; et il n’aime rien tant que tremper sa couronne dans le caniveau, non pour s’encanailler, mais parce que sa vérité réside autant dans la boue des nuits que dans l’or de sa peinture : le clair-obscur n’est pas son lieu pour rien. Ce qu’il découvre à travers sa peinture – cet entre-deux périlleux où s’ajointent les ténèbres et la lumière – est aussi l’intervalle où il se glisse dans sa vie". "Wo aber Gefahr ist, wächst das Rettende auch".
"L’exigence artistique du Caravage ne le protège de rien : au contraire, l’intégrité fait délirer ceux qui en manquent ; les voici chargés de haine à votre endroit, faute de savoir aimer sans convoitise. Comme le monde de la littérature, celui de la peinture est surveillé par un milieu qui ne vous épargne rien ; mieux vous écrivez, mieux vous peignez, et plus la médiocrité se transforme en rage à votre égard".
L'écriture de Haenel pourrait bien, elle aussi, enrager nombre de ses congénères... ( )