La "mística salvaje" se refiere a las experiencias de visión de algún tipo de absoluto ("oceánicas") que no se encuadran en ninguna de las religiones establecidas. El autor primero repasa a fondo la opinión que estas cosas le merecían a Freud y su diálogo al respecto con Romain Rolland. Esto es interesante, aunque, la verdad, no sé por qué el autor ha escogido precisamente a estos dos pensadores. En fin, la segunda parte está dedicada a las experiencias de este tipo que son inducidas de algún modo, en especial a través de drogas, a las que dedica un capítulo bastante extenso. Y, por último, trata de establecer qué hay detrás de estas experiencias, incluyendo ahora a las específicamente religiosas.

Si no le he entendido mal, no hay explicación clara. Hulin parece inclinarse por una especie de regresión a un estado prenatal de paz, sutilmente velado por la angustia de saber, pese a todo, que ese estado ya no existe. De ahí, supongo, la importancia de la opinión de Freud. Más clara está su idea de que las experiencias que llamamos "místicas" no son en absoluto exclusivas de las religiones, ni tampoco parecen tener causas claras ni consecuencias unívocas. Aparecen cuando menos se les espera a las personas más variopintas y a veces dejan huella, más allá del mero recuerdo, pero otras veces no. Interesante, pues, pero poco clarificador. Seguramente es que en estos temas no es posible clarificar casi nada. ( )

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Hulin-La-mystique-sauvage/287658
> Cairn.info : https://www.cairn.info/la-mystique-sauvage--9782130571155.htm
> Couture, A. (1995). In: Laval théologique et philosophique, 51(2), 470–471.

> Séguy Jean. Hulin (Michel). — La Mystique sauvage. Aux antipodes de l'esprit.
In: Archives de sciences sociales des religions, n°86, 1994. pp. 288-289. … ; (en ligne),
URL : https://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1994_num_86_1_1443_t1_0288_0000_3

> LA MYSTIQUE SAUVAGE, de Michel Hulin. — Michel Hulin vise à nous aider dans la compréhension du mysticisme et du mystique qui, ne l'oublions pas est celui ou celle qui entre toujours plus avant dans les voies de cette recherche intime de Dieu (dénominateur commun qui, dialectiquement, mettra tout le monde d'accord). La mystique suppose le détachement des créatures, la mort de l'ego et le prima de la charité agissante si vous êtes chrétiens, ou la compassion si vous êtes bouddhiste. Il n'y a pas que Saint Jean de la Croix, Ibn 'Arabî ou Râmakrishna : d'innombrables hommes et femmes de notre temps ont connu au moins une fois dans leur vie des extases en tout point comparables à celles décrites par ces figures prestigieuses du catholicisme, de l'islam, du bouddhisme ou de l'hindouisme. Ce sont des "mystiques sauvages" en ce sens que leur expérience, souvent fortuite ou provoquée par des facteurs tels que drogue, stress, accident, etc… ne s'incrit dans aucun cadre religieux défini. Ed. PUF. (Afbert SARALLIER)
—Nouvelles Clés, (31), Oct./Nov. 1993, (p. 85)

> LA MYSTIQUE SAUVAGE, de Michel Hulin. — Qu’est-ce que la mystique sauvage ?
Celle qui se situe hors du cadre des religions institutionnalisées. Bien sûr, d’un certain côté, toute mystique aboutit dans le « sauvage », l’irruption de l’intemporel semble ne pouvoir se faire que dans la mise hors jeu, ou l’arrêt, de nos facultés mentales conditionnées. Mais le mystique religieux réinterprète son expérience dans le cadre de son savoir et de ses espérances.
C’est précisément cela que souhaite éviter Michel Hulin qui a recours à des témoignages de laïcs, poètes, écrivains ou gens ordinaires. Quelques points forts émergent : « je vis toutes les choses habituelles dans une lumière nouvelle et miraculeuse, dans ce qui, je crois, est leur véritable lumière. Je perçus l’extravagante splendeur, la joie, défiant toute tentative de description » ; « ma conscience se retire dans son éternité » ; « le réconfort, le rayonnement, la paix s’approfondissaient jusqu’à ce que Je semblât être Cela et Cela semblât être Je » ; « en réalité, ce que je perçus à cet instant, ce fut la Force unique qui traverse toutes choses »... Le caractère soudain, inattendu, de l’extase, et les phénomènes psychiques qui l’accompagnent ont rapidement attiré l’attention de la psychanalyse. Freud eût ainsi une passionnante conversation épistolaire avec l’écrivain Romain Rolland qui témoignait, selon l’expression qu’il rendit célèbre, d’un « sentiment océanique ». L’ouvrage pointe la difficulté de ce dialogue entre le rationnel Freud (« la mystique m’est aussi étrangère que la musique ») et l’écrivain. L’interprétation Freudienne fut, on s’en doute, celle d’une régression... au stade narcissique de la plus tendre enfance. Cette vision réductionniste reste la plus largement répandue dans la psychanalyse moderne, même si celle-ci a largement affiné son discours et sa pratique. Mais peut-être n’est-ce là qu’un réflexe de protection de l’ego de la société, au même titre que la peur qui nous étreint au moment où nous sentons que l’inconnu est là, prêt à venir rompre toutes les digues du connu et de notre trop rigide entendement ? Mais l’ouvrage ne s’attarde pas outre mesure sur la vision réductionniste proposée par la science psychanalytique (on pourrait du reste dire par la science tout court, réduisant tout à des phénomènes chimico-physiques !). Il explore de nombreux aspects de cette mystique laïque, bouleversante pour ceux qui vivent de tels instants et voient leur vision du monde métamorphosée. Il étudie ainsi par exemple le rôle de la pratique, en tant que mode de manipulation de l’organisme pour l’amener vers un état où l’extase devient possible. Mais aussi des drogues, autre façon très directe de manipuler notre organisme. Mais les expériences que rapporte l’ouvrage, par de judicieuses citations, fait clairement apparaître la terrible limitation de l’usage des drogues. Et on peut le comprendre : comment un cerveau ordinaire, identifié à tout ce qu’il sent, ressent et pense, peut-il discriminer dans l’effet des drogues les éléments hallucinatoires, délirants, et au contraire ceux issus de son essence ? Il faudrait déjà être éveillé à l’hallucination de notre rêve diurne, et ceci ne peut se faire que dans un cadre bien défini de connaissance de soi. C’est du reste à cette conclusion qu’en vient l’auteur : la prise de drogue à des fins spirituelles ne peut se faire hors d’un tel cadre, sous une direction ferme. L’ouvrage, en dehors de ces quelques aspects à peine esquissés ici, offre un panorama très complet de cette mystique sauvage, « laquelle apparaît dans les périodes où les codes se brouillent. C’est ce qui se produit dans toutes les périodes de transition historiques et de crise religieuse. » On s’y reconnaît ! Un bien passionnant ouvrage que nous livre Michel Hulin, qui parle aux laïcs que nous sommes, explorateurs d’une spiritualité libre et sans dogme.
—3e millénaire, (90), Hiver 2008

> Dans son ouvrage, La mystique sauvage, Michel Hulin, faisant appel au témoignage de mystiques anonymes ou s'ignorant eux-mêmes, tente de sortir l'expérience mystique de dessous le boisseau, la cloche à fromages des doctrines religieuses dont parle Christiane Singer. Il en conclut que, dégagée de ces superstructures confessionnelles, cette expérience comporte un noyau biface que ne peut réduire aucune forme d'interprétation. Pile : son caractère indicible, face : son impact libérateur. Certes, note-t-il, il n'est pas de propos mystique qui échappent à une forme, aussi sommaire soit-elle, d'interprétation. Toutefois, lorsque l'expérience qui les suscite apparaît être source de joie, d'amour et de courage, ces propos ont toujours soin de s'entourer d'une humilité langagière qui interdit d'y voir des affirmations péromptoires. Tout discours mystique sérieux est assorti d'une réserve apophatique qui en prévient les récupérations dogmatiques. Comme le disait Ibn Arabî invitant à la modestie et à la tolérance : « Ni le coeur ni l'oeil ne contemplent jamais de Dieu que la forme déterminée de leur croyance. » [*]
*Dans Le livre des châtons de la sagesse. Ed. PUF, 2008 - 313 p.
—Alain Delaye, Sagesses sans frontières

Librería 2. Estante 1.