Salif Keita
Auteur van Moffou
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Werken van Salif Keita
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Algemene kennis
- Pseudoniemen en naamsvarianten
- The Golden Voice of Africa
- Geboortedatum
- 1949-08-25
- Geslacht
- male
- Nationaliteit
- Mali
- Beroepen
- Singer-songwriter
Leden
Besprekingen
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Statistieken
- Werken
- 12
- Ook door
- 1
- Leden
- 32
- Populariteit
- #430,838
- Waardering
- 4.0
- Besprekingen
- 1
- ISBNs
- 1
“Le problème avec les computers, disait justement Brian Eno, c’est qu’il n’y a pas assez d’Afrique à l’intérieur”… Au point que, en 1999, quand Issa Bagayogo, le paysan malien, et Yves Wernert, le producteur français exilé à Bamako, sortent leur premier album à Paris, Sya, cette alliance intelligente et délicate entre voix et instruments traditionnels d’une part, technologies contemporaines d’autre part, crée la surprise. La bonne surprise. Une production simple et limpide, rien de révolutionnaire, certes, mais un mix séduisant, libéré du conservatisme de la production pop ethnique. Deux ans plus tard, d’ailleurs, Issa Bagayogo signe son second album, Timbuktu, sur un label californien. Le meilleur CD surgi d’Afrique depuis belle lurette.
En 2003, la sortie du nouvel album du Malien Salif Keita, Moffou, se fait loin du battage marketing. L’album est nonobstant salué par la critique et se vend remarquablement bien : 75 000 exemplaires en France, 200 000 à l’international. Ce griot mandingue n’est pas le premier venu.
Et il a pris part à la vague africaine des années 80. On se souvient du fameux Nou Pas Bouger en 1989.
Né la peau blanche de parents au sang noir, dans une région où les albinos sont craints, bannis, voire sacrifiés pour fertiliser les semences, le petit Salif est rejeté. Son père ne lui parle pas, ses copains d’école lui jettent des pierres. Il se forge la voix en chassant les singes des champs de maïs. Plus tard, il chante dans des bouges mal famés et vit comme un clochard. Lui, le noble mandingue. Scandale familial. Salif n’est sauvé que par sa “voix d’or” Hiver 2003-2004. Son producteur et son éditeur confient les titres de Moffou à une douzaine de producteurs/remixeurs. Si les albums de remixes sont souvent peu convaincants sinon ennuyeux, ce projet est monté d’une façon pour le moins inédite, sans la moindre pression pour faire danser les gens : ici, les clubs ne sont pas dans la cible. Un projet libre et ambitieux, donc. Chacun immisce un titre original de Salif Keita dans ses machines. L’Afrique coule à nouveau dans le silicium. Un télescopage comme on n’en avait pas été témoin depuis des années. Rythmiques implacables ou déstructurées, kora (harpe-luth à vingt et une cordes) et voix de tête malienne, une inspiration rare baigne cet album. Cette musique n’est pas toujours facile (rendons hommage à l’ambition du track-listing qui réserve les bonnes places aux plages les plus expérimentales) mais presque toujours passionnante. Et parfois drôle : la version funky de Madan par deux jeunes Parisiens, avec guitare rythmique, cocottes et clavinet, est irrésistible. Un bien bel album, chaud et froid, comme on n’en attendait plus. (Yves BLANC)
—Nouvelles Clés, (42), Été 2004, (p. 74)… (meer)