Cest le livre de Jean-Claude Ameisen, Au-dessus des épaules de Darwin, qui m'a donné envie de découvrir ce film.
Dans La nostalgie de la lumière (superbe titre), Patricio Guzman a eu l'excellente idée d'associer l'histoire du cosmos à celle de son pays, le Chili.
Filmé dans le somptueux désert d'Atacama, il a recueilli d'une part les témoignages d'astronomes qui scrutent les étoiles et constellations en géologues célestes qui effectuent grâce à elles un voyage infini dans le passé, et d'autre part les témoignages de femmes qui ont passé la majeure partie de leur existence à fouiller le sol de l'immense désert, à la recherche de leurs morts -un frère, un mari, un fils- victimes de l'atrocité du régime de Pinochet.
Quand certains ont les yeux rivés vers le ciel, d'autres les ont donc désespérément rivés vers le sol, au mépris du gouvernement qui se passionne pour son histoire très ancienne et continue à taire tout de son histoire contemporaine récente. Quand d'énormes moyens financiers et humains sont déployés pour explorer le message des étoiles, les familles endeuillées n'ont que leurs mains et leur détermination désespérée pour fouiller le sol qui pourraient leur livrer le moindre indice sur leurs morts.
Filmé avec beaucoup de sensibilité, ce documentaire regorge d'images absolument merveilleuses de l'espace et du désert chilien.
A découvrir. ( )