Je me dis souvent que mon existence me prive de vrais vents, de vraies pluies et de soleil, de montagnes épargnées, de fleuves clairs et de forêts, alors que tout ça a été fait pour moi. Qu’elle m’oblige à de grands efforts pour rester debout, quand tout autour se conjugue pour me faire baisser la tête et plier le genou. Qu’il y a sûrement une meilleure manière de vivre...
(p. 35-36, Chapitre 5, “Les Songes du chamane”).

En vérité, Féral pense que c’est trop tard, que les jeunes qui se sont révoltés avant eux, quand il était encore temps, se sont trompés de révolte – c’est facile d’exiger que tout change alors qu’on n’est pas prêt à changer soi-même. La couleur du ciel, ce n’est pas un problème extérieur mais une affaire intérieure. A quoi bon le soleil si les cœurs ne sont pas prêts à l’accueillir ?
(p. 38-39, Chapitre 6, “Le cœur en brasier”).

Qu’est-ce qu’on se sent un lecteur privilégié lorsqu’une maison d’édition nous confie un libre à lire et à commenter avant même sa parution en librairie. Et les éditions Calmann-Lévy m’ont gâtée, avec ce livre d’Erik L’Homme, que je connaissais comme auteur jeunesse et que j’étais curieuse de découvrir dans un nouveau genre, celui de la littérature adulte, ici mâtinée d’anticipation ou de dystopie, je ne trancherai pas.
Le résumé laisse entrevoir un univers violent et cela m’a d’abord freinée, mais je suis contente d’avoir finalement osé ouvrir la première page de ce livre, car il n’en est rien. Le monde dans lequel on rentre est effectivement un monde violent, mais parce que les conditions de vie ont l’air d’y être difficiles. On ne saura pas grand-chose de ce qui a rendu notre monde si sombre et si décadent, si stratifié et si fataliste. Mais ce n’est pas ce qu’Erik L’Homme veut nous conter. Comme souvent dans ses livres, c’est aux personnages qu’il s’intéresse, pas à l’environnement dans lequel il les place et qui lui sert avant tout de révélateur plutôt qu’être une fin en soi. Et les personnages de ce roman pourtant très courts ont une profondeur et une complexité qui en font plus que des personnages de papier.
J’ai aimé accompagner ces personnages pendant quelques jours, Féral costaud au cœur rêveur, Livie frêle jeunette qui ne s’en laisse pas compter et même Clarisse dans son mélange d’égoïsme et de nostalgie. Des destins qui se croisent, dans un livre qui ressemble plus à une longue nouvelle, de celles qui prennent un personnage au milieu d’une action pour le laisser au milieu d’un autre mouvement, nous laissant, à nous lecteurs, le soin d’écrire la suite.
Comme cela m’est déjà arrivé avec des romans de cet écrivain, même une fois le livre refermé, j’ai du mal à savoir quel est le message qu’il veut me transmettre, la thèse qu’il y a au fond de son livre. Peut-être tout simplement n’y en a-t-il pas vraiment. Il nous donne à voir des personnages, leur vie, leurs aspirations plus ou moins explicites en même temps que leur trivialité et leurs compromissions, et c’est déjà beaucoup. Pas de thèse, mais des hommes et des femmes, dans leur réalité et leur complexité, toujours les mêmes mécanismes même si ce monde de demain n’a pas l’air très beau à voir. Il y a beaucoup d’empathie dans l’écriture d’Erik L’Homme, chaque personnage a l’attention de l’auteur, chaque personnage prend véritablement vie sous les yeux du lecteur, et ce sont des personnages qui restent présents bien longtemps après que l’on ait tourné la dernière page du livre.
Un très beau roman, qui se lit facilement mais reste fort et marquant. Une incursion hors de la littérature adulte, mais toujours aux frontières du demain qu’il affectionne, et, encore une fois, une écriture riche et pleine d’empathie, c’est ce que je retiendrai de ces quelques belles heures de lecture.… (meer)

Gemarkeerd

raton-liseur | Jul 13, 2019 |

Terre-Dragon: Les sortilèges du vent door Erik L'Homme

L’ultime volet de la trilogie Terre-Dragon !

Rien ne va plus sur Terre-Dragon : l’armée Kaafris menée par les prêtres du Crâne est aux portes de Kesh-la-Grande, Ægir-Peau-d’Ours a été capturé par Ishkar et, Doom et Sheylis chevauchent un monstre marin…
Le destin de tous nos héros sont liés. Parviendront-ils à sauver le Roi Dragon ?

Magie et aventures sont au rendez-vous pour un final riche en rebondissements !

Gemarkeerd

Lu | Feb 18, 2016 |

Contes d'un royaume perdu door Erik L'Homme

Une petite lecture pour préparer une rencontre d’une classe de CE2 avec Erik L’Homme, invité dans notre lycée. L’auteur nous a expliqué qu’il était parti dans les montagnes du nord du Pakistan en 1990 pour chercher le Yéti. Il ne l’a pas trouvé, mais il a fait la connaissance des habitants de l’ancien royaume de Chitral, il a vécu avec eux, il a appris leur langue et, après plusieurs séjours, il a ramené plusieurs histoires de la tradition orale, qu’il a transcrites pour les lecteurs français dans ce petit livre. Publié en folio cadet, sa lecture est recommandée à partir de 8 ans, ce qui me paraît peut-être un peu jeune, car les thèmes traités sont assez sombres.
Pour ma part, j’ai apprécié cette lecture. Les contes ont une valeur universelle mais la mettent en scène d’une façon originale pour moi qui suis plus habituée aux légendes de nos terroirs. Erik L’Homme a réussi à trouver le bon équilibre entre une lecture très accessible et un brin d’exotisme avec l’évocation de quelques traits de la vie dans ces montagnes abruptes. J’aurais aimé savoir si la conclusion de chaque conte par une même formule est une trouvaille de l’auteur ou correspond à une tradition, mais quelle qu’en soit la source j’ai apprécié ce rythme dans la lecture. L’histoire du corbeau est probablement le conte que je préfère, mais celui de la maman de Begal n’est pas mal du tout non plus.
Un livre qui me semble assez unique dans la bibliographie de cet auteur plus habitué aux récits de fantasy pour adolescents, mais un plaisir à ne pas bouder, d’autant que cette lecture est accompagnée d’illustration de François Place, qui, avec un style proche des enluminures persanes, donnent un relief particulier et renforcent l’exotisme de ces histoires. Un livre que je n’offrirais pas à mes enfants trop tôt, ou alors en lecture accompagnée pour pouvoir parler des thèmes parfois durs qui sont abordés, mais un livre qu’il faudrait que je songe à ajouter à ma bibliothèque.… (meer)

Gemarkeerd

raton-liseur | Mar 29, 2015 |

Terre-Dragon: Le chant du fleuve door Erik L'Homme

Aegis, Sheylis, Doom et Gaan poursuivent leur longue route vers Kesh-La-Grande.
Ils empruntent le mystérieux fleuve Métallique mais cette traversée est périlleuse, les étangs de Gansh sont un véritable labyrinthe !

Aegis espère trouver les réponses aux nombreuses questions qu’il se pose sur sa condition de Dakan : pourquoi se transforme t-il en ours ? d’où vient ce pouvoir ? comment le contrôler ?

Eric L’Homme nous tient en haleine ! Vivement la suite !

Gemarkeerd

Lu | Feb 12, 2015 |

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